Le général Mahamat Abali Salah, ancien ministre de la Défense et de l’Intérieur, a lancé un appel à « l’unité » et à une « vision collective » pour le Tibesti, région du nord du Tchad riche en minerais mais secouée par des tensions récurrentes, notamment autour du site aurifère de Miski.
Intervenant en gourane lors d’une interview accordée au Forum pour la Paix et le développement au Tibesti, l’officier supérieur, exilé volontaire, natif de la province, a insisté sur son rôle « au service de tous les Tchadiens », rejetant toute lecture strictement communautaire de son action publique. « Il est normal que certains de mes actes profitent à mes proches, mais ce n’est ni recherché ni revendiqué », a-t-il déclaré.
Face à la multiplication des milices d’autodéfense et aux revendications locales, il a appelé les élites, les autorités traditionnelles et la jeunesse à « parler d’une seule voix ». « Il doit y avoir une seule voie au Tibesti », a-t-il averti, estimant que « toute division nourrit la propagande et l’échec durable ».
Le général a par ailleurs exhorté les habitants à préserver « les coutumes, les mœurs et les valeurs » qui faisaient jadis l’admiration du Tibesti, soulignant que « le respect commence par nous ».
Cette prise de parole intervient alors que les revendications autonomistes gagnent du terrain et que le silence de l’élite locale est souvent interprété comme de la passivité, voire de la complicité. Elle a le mérite de rappeler l’exigence d’une gouvernance inclusive.
La gestion des ressources minières tchadiennes, celles du Tibesti, en particulier, devraient bénéficier à l’ensemble des Tchadiens et non à une minorité. Comme l’a martelé le général, ces richesses doivent être « un bien partagé et non un combustible pour la discorde ».(TI)
Tribune – Info
Luc Fils de Jacob