TCHAD – Football : Le Bruxellois Kevin Nicaise est sélectionneur du Tchad « Le Tchad, c’est toute une partie de moi ».
Kevin Nicaise rêve d’emmener le Tchad plus haut.
Ancien joueur de l’Union, de La Louvière Centre, du FC Brussels, de Dender ou encore du Léopold Uccle, Kevin Nicaise s’est reconverti dans une carrière d’entraîneur. Après une première pige à Rupel Boom, il est désormais le sélectionneur du Tchad. Lui qui a représenté son pays en tant que joueur s’investit désormais sans compter dans un pays où tout est à mettre en place au niveau footballistique.
Kevin, ça fait un an que vous êtes sélectionneur du Tchad. Comment vous êtes-vous retrouvé à ce poste ?
J’ai un passé de joueur international tchadien. Ensuite, en 2019, j’avais été appelé une première fois par un ancien sélectionneur pour être son adjoint. Malheureusement, il s’est fait virer, et moi avec. Ils m’ont rappelé en 2022, à nouveau pour être adjoint avant de me proposer le poste de sélectionner en octobre 2023. »
Qu’est-ce que ça représente d’être sélectionneur du Tchad ?
« Représenter son pays en tant que joueur ou en tant que coach, c’est ce qu’il y a de plus beau dans le football. Même si je suis belgo-tchadien, le Tchad, c’est toute une partie de moi. Mon seul regret, c’est de ne pas avoir encore pu jouer au Tchad car nous n’avons pas de stade conforme. Nous n’avons pas encore pu vivre cette ambiance au pays. Mais quoi qu’il en soit, c’est une immense fierté pour moi et ma famille qui est là-bas. Et puis, être un jeune coach de 39 ans au niveau international, ce n’est pas courant. »
Quel souvenir gardez-vous de vos sélections en tant que joueur du Tchad ?
« En Belgique, je n’évoluais qu’à un niveau amateur mais avec le Tchad, j’ai pu affronter des nations comme le Nigéria ou l’Égypte. Ça m’a permis de me mesurer à de grands joueurs et de vivre de beaux voyages. Ça reste des souvenirs et une expérience inestimable. Voyager, découvrir d’autres cultures, d’autres nations, c’est génial. »
Vous revenez d’une fenêtre internationale avec le Tchad, comment ça s’est passé ?
« Nous venons de disputer six rencontres sur une période de trois mois dans le cade des qualifications pour la Can 2025. Nous étions dans un groupe avec la Côte d’Ivoire, la Zambie et la Sierra Leone. Malheureusement, on ne s’est pas qualifié mais il y a quand même des motifs de satisfaction. En très peu de temps, on a pu développer des choses intéressantes et on a lutté pour la qualification jusqu’à la cinquième journée alors qu’habituellement, le Tchad n’est même pas dans ces groupes de qualification. Rien que le fait d’y être, c’était déjà quelque chose de grand pour une nation qui n’occupe que la 177e place au ranking FIFA. Pour moi qui suis à la tête de cette équipe depuis un an, voir qu’il y a une évolution et que nous sommes capables de nous frotter à de grandes nations, c’est un grand motif de satisfaction. »
Comment expliquez-vous une telle progression ?
« On a sillonné toute l’Afrique et l’Europe, ce qui nous a permis de renforcer la sélection. Ce ne sont pas joueurs évoluant dans des grands championnats mais très vite, un vrai collectif s’est dégagé. J’ai aussi apporté mes principes, ma rigueur et mon sérieux, ce qui nous a permis de mettre de belles choses en place, de réaliser de belles performances, malgré des conditions pas toujours simples. »
Il n’y a pas de championnat national au Tchad.
Participer à une Can dans un avenir proche, est-ce envisageable pour le Tchad ?
« Il faut que ça le soit. Mais il y a aussi tout à faire au Tchad. Un stade de 40 000 places est en phase de finition et nous devrons nous appuyer là-dessus pour tout développer. Il n’y a pas de championnat national au Tchad, uniquement une compétition provinciale. Dans la capitale, il n’y a que trois terrains synthétiques pour tous les clubs et il n’y a pas non plus de catégories de jeunes internationaux. Comme je le dis, il y a tout à faire. Mais ce qui me permet d’y croire, c’est que malgré tout ça, nous y sommes presque arrivés cette année. Maintenant, il faudra voir ce que les autorités veulent faire et comment elles vont fonctionner pour l’avenir. »
Vous êtes un jeune entraîneur, quelles sont vos ambitions dans cette fonction ?
« Entraîner, c’est ce que j’aime faire. Je m’y retrouve vraiment dans cette fonction. Je passe actuellement mes diplômes. L’ambition est de continuer et perdurer là-dedans. »
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