Soudan : Le come-back inachevé de l’ancien chef de guerre Musa Hilal
Rival historique au Darfour du chef des RSF, Mohamed Hamdan Dagalo, dit « Hemeti », Musa Hilal manœuvre en coulisses en attendant son heure. Sans grand succès jusque-là.
Figure bien connue au Darfour (ouest du Soudan), où il est accusé d’avoir commis de nombreux crimes entre 2003 et 2011, Musa Hilal tente par tous les moyens de regagner une partie de son influence dans cette région de nouveau dévastée par la guerre. Depuis avril 2023 et le début du conflit qui oppose les Rapid Support Forces (RSF) du général Mohamed Hamdan Dagalo, dit « Hemeti« , aux Sudanese Armed Forces (SAF), l’armée régulière commandée par le général Abdel Fattah al-Burhan, Musa Hilal tente de se poser en médiateur. Il multiplie les tentatives de réconciliations communautaires, sans grand succès jusqu’ici, faute de moyens et de leviers politiques. Début octobre, son groupe armé, le Sudanese Revolutionary Awakening Council (SRAC), a par exemple signé avec celui de Taher Hajar, un autre leader darfourien, un accord visant à mettre fin à des années de rivalité.
Musa Hilal appartient à la communauté des Arabes Rizeigat. Bien qu’en proie à d’importantes divisions, celle-ci fournit de nombreux combattants aux RSF. Lui aussi arabe rizeigat, Hemeti s’est imposé comme le leader de cette population nomade. Au grand dam de Musa Hilal, qui lui voue une haine tenace.
Au même titre que les RSF, le SRAC est une émanation des milices janjaweed ayant combattu pour le compte de l’ancien président Omar el-Béchir (1989-2019), durant la guerre du Darfour, après 2003. S’il n’a pas fait l’objet de poursuites par la Cour pénale internationale, comme d’autres chefs de guerre impliqués dans les crimes commis au Darfour après 2003, Musa Hilal est toutefois visé par des sanctions décrétées par le Conseil de sécurité des Nations unies.
Main basse sur les mines d’or
Au sortir de cette guerre, au mitan des années 2010, Hemeti a réussi à s’imposer à la tête des RSF, une milice alors pensée par Omar el-Béchir comme une garde prétorienne censée le prémunir contre un coup d’État militaire. Fort de ce statut, Hemeti en a profité pour éliminer ses principaux rivaux, dont Musa Hilal, emprisonné en 2017. Cette arrestation a permis au chef des RSF de rallier à lui plusieurs des lieutenants de Musa Hilal, et de faire main basse sur les mines d’or du Jebel Amer, jusqu’alors contrôlées par le SRAC, qui ont permis aux RSF de générer près de 50 millions de dollars de revenus annuels.
C’est derrière les barreaux que Musa Hilal a vécu la chute du régime d’Omar el-Béchir, en 2019. Et lorsqu’il a été libéré en 2021, Hemeti s’était hissé jusqu’en haut de l’appareil d’État, où il partageait le pouvoir avec le général Abdel Fattah al-Burhan, le commandant des SAF, l’armée régulière contre laquelle il est aujourd’hui en guerre.
Musa Hilal a été libéré par le General Intelligence Service (GIS), le service des renseignements soudanais, une institution sous influence de l’armée. Des sources estiment que les généraux considéraient alors que ce rival de Hemeti, à qui il restait possiblement quelques milliers de combattants stationnés en Libye et au Tchad, pourrait l’aider à déstabiliser la communauté Rizeigat, la base démographique des RSF, dans le conflit qui se profilait déjà entre les deux hommes forts de Khartoum.
Retournement de veste
En février 2024 pourtant, le fils de Musa Hilal, Habib Musa Hilal, a signé au nom de son père un pacte de non-agression avec les RSF. L’accord garantissait au SRAC le droit de conserver ses combattants, stationnés dans le nord du Darfour, en échange de sa neutralité dans la guerre menée par les RSF contre les SAF. Il a aussi reçu 900 millions de livres soudanaises (près de 1,4 million d’euros au taux de change de l’époque) de la part de Hemeti. D’après le site d’information Darfur24, cette somme devait compenser la perte du matériel, des armes et des véhicules de son groupe, qui avaient été saisis au moment de son arrestation en 2017.
Une fois l’argent empoché, Musa Hilal a retourné sa veste en annonçant deux mois plus tard rejoindre le camp des SAF, en contrepartie d’un soutien matériel qui s’est jusqu’ici révélé très limité. L’armée, qui ne contrôle au Darfour que la capitale El-Fasher, n’a que peu de moyens à allouer au SRAC. Alliés des SAF dans la région, les groupes armés non arabes et leurs leaders entretiennent par ailleurs une méfiance certaine envers Musa Hilal, qui fut, comme Hemeti, leur bourreau dans les années 2000. En attendant de pouvoir s’imposer comme un leader alternatif à Hemeti, en cas de chute de ce dernier, Musa Hilal a été réduit au rang d’observateur.
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