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Après quatre ans de transition qui ont consolidé l’État et la paix, le Tchad se dote d’un Plan national de développement économique et social ambitieux. Le pays bénéficie d’indicateurs économiques sains et du soutien de ses partenaires internationaux.
Après quatre ans de transition qui ont consolidé l’État et la paix, le Tchad se dote d’un Plan national de développement économique et social ambitieux. Le pays bénéficie d’indicateurs économiques sains et du soutien de ses partenaires internationaux.
C’est sous la présidence du Maréchal Mahamat Idriss Deby Itno que le Conseil des ministres a adopté le 29 mai 2025 le Plan National de Développement (PND) du Tchad, baptisé « Tchad Connexion 2030 ». Celui-ci vise à « accélérer l’essor économique et social du pays à l’horizon 2030 et à révéler tout son potentiel et sa position de carrefour stratégique au cœur de l’Afrique. »
Le Tchad hors du cycle des conflits qui obère son développement
L’adoption de ce texte attendu est l’aboutissement d’une transition politique entamée en avril 2021, suite au décès du président Idriss Deby Itno sur le champ de bataille. À la tête du Conseil militaire de transition (CMT) mis en place pour maintenir l’unité de l’État, son fils Mahamat Idriss Deby Itno s’est fixé pour objectif de placer le Tchad hors du cycle des conflits qui obère son développement depuis son indépendance.
Nouveau Parlement, nouvelle Constitution, dialogue national de réconciliation… ce cycle s’est achevé avec l’élection du président Mahamat Idriss Deby Itno à la présidence de la République, en mai 2024, puis par l’élection d’une nouvelle Assemblée nationale en décembre de la même année. « Ensemble, nous avons l’opportunité de bâtir un Tchad prospère, inclusif et résilient, prêt à relever les défis du XXIe siècle », s’est réjoui le président Deby, désormais tourné vers le développement du Tchad, à l’issue de l’adoption du PND.
Des indicateurs macroéconomiques sains
En 2022, le Tchad a été le premier pays au monde à utiliser le cadre commun du G20 pour rééchelonner sa dette. Cela lui a permis de retrouver une marge de manœuvre financière, de rendre son profil de dette attractif et de porter les projets majeurs contenus dans son nouveau plan national de développement. Ajoutez à cela une croissance économique de 3,5 % en 2024 dans un contexte international pourtant morose, une économie portée par un secteur pétrolier dont les ressources permettent de diversifier le reste de l’économie… il n’en fallait pas plus pour que les deux agences de notation Standard & Poor’s et Fitch ratings fassent de N’Djamena, fin 2024, un emprunteur de qualité au profil stable !
DES OBJECTIFS ÉCONOMIQUES ET SOCIAUX CHIFFRÉS
Tchad Connexion 2030, c’est :
– 8 % de croissance annuelle moyenne du PIB réel sur la période 2025-2030 – 60 % d’augmentation du PIB – 2,5 millions de Tchadiens sortis de la pauvreté – Le maintien d’une dette de 32 % du PIB en moyenne sur 2025-2030 – Un taux d’accès à l’électricité porté à 90 % en milieu urbain et 60 % dans les zones rurales, contre 7 % environ en moyenne en 2023 – La fourniture d’eau potable à onze millions de personnes supplémentaires – La hausse de l’espérance de vie de 8 ans au minimum – La réduction de la mortalité maternelle et néonatale de 50 % – Un taux de scolarisation dans l’enseignement primaire de 80 % contre 43 % aujourd’hui – Un doublement de la production agricole
Une transformation systémique articulée autour de quatre axes
Décliné en 17 programmes transversaux regroupant 268 projets et réformes, « Tchad Connexion 2030 » ambitionne une mutation en profondeur de l’économie autour de quatre axes :
– l’accélération du développement des infrastructures stratégiques : électricité, eau, réseau routier, Télécoms.
– le renforcement des politiques sociales dans l’éducation, la santé, la formation professionnelle, l’emploi des jeunes, l’inclusion sociale et le développement du capital humain.
– la diversification de l’économie par le développement de filières exportatrices dans l’agriculture, l’élevage, la pêche, les hydrocarbures, les mines et le tourisme, avec une transformation locale encouragée.
– l’amélioration du climat des affaires, à travers notamment la simplification administrative.
Le soutien de partenaires internationaux pour lever 30 milliards de dollars
Le plan prévoit de mobiliser 30 milliards de dollars (environ 18 000 milliards de F CFA) d’investissements, publics et privés, nationaux et internationaux. Le Tchad a déjà prouvé ces dernières années qu’il pouvait compter sur le soutien de ses partenaires multilatéraux et bilatéraux. En mai dernier, le pays a paraphé un accord préliminaire avec le Fonds Monétaire International (FMI) pour un financement de 630 millions de dollars, destiné à accompagner un programme de réformes.
Au début de l’année, c’est un pacte énergétique national qui a été signé à Dar es-Salaam avec la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD), ambitionnant de porter le taux d’accès à l’électricité de 11 % à 90 % d’ici trente ans. Six mois plus tôt, N’Djamena avait déjà vu son programme d’électrification accélérée, un secteur stratégique où beaucoup reste à faire, soutenu par la Banque mondiale à hauteur de 460 millions de dollars. Il revient désormais au Haut comité d’orientation stratégique, placé sous l’autorité du président de la République, d’assurer le pilotage et le suivi du PND.
Les services du FMI ont abouti en mai dernier à un accord avec le Tchad concernant un programme de quatre ans au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) financé à hauteur d’environ 630 millions de dollars sur quatre ans. « Celui-ci fournirait un point d’ancrage des politiques de développement économiques, financières et sociales dans un environnement international difficile et incertain, sur la base des priorités que le gouvernement tchadien compte développer dans son Plan national de développement, Tchad Connexion 2030 », commente l’institution internationale.
Le programme a pour objectif de créer les conditions budgétaires nécessaires au financement du PND et de promouvoir une croissance inclusive et favorable à une réduction durable de la pauvreté. Les autorités tchadiennes, souligne le FMI, ont « réaffirmé leur détermination à mettre en œuvre des réformes structurelles pour améliorer le climat des affaires, la transparence budgétaire, la résilience climatique, la décentralisation et la lutte contre la corruption. »
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