Le Kremlin cherche à donner un caractère régulier à ses grands rendez-vous africains. Alors que la première « conférence ministérielle du forum de partenariat Russie-Afrique » s’est achevée le 10 novembre, les équipes du ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, planchent déjà sur une deuxième édition, qu’elles espèrent cette fois organiser sur le continent africain lors du second semestre 2025.
La Russie étudie différentes options concernant le pays hôte de l’événement, en particulier parmi les membres africains des Brics – l’Égypte, l’Afrique du Sud et l’Éthiopie. Le Caire, devenu le premier importateur de blé russe (AI du 18/11/24), présente des atouts sérieux, mais Moscou craint que l’image de « pays arabe » de l’Égypte ne colle pas avec son besoin de communiquer sur son influence continentale.
De ce point de vue, Addis-Abeba a l’avantage d’abriter le siège de l’Union africaine, sans compter les relations bilatérales très cordiales avec le Kremlin, notamment sur le plan des contrats d’armement (lire notre publication sœur, Intelligence Online, du 06/11/23). Toutefois, au vu des relations tendues entre les dirigeants Abdel Fattah al-Sissi et Abiy Ahmed, Moscou pourrait « choisir de ne pas choisir » et se tourner plus simplement vers l’Afrique du Sud ou même un autre État d’Afrique australe.
L’événement sera, dans tous les cas, moins compliqué à organiser que le sommet Russie-Afrique, dans la mesure où la présence du président russe Vladimir Poutine, sous le coup d’un mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) qui entrave certains de ses déplacements, ne sera ici pas un enjeu. En ce qui concerne le sommet des chefs d’État en 2026, le Kremlin espère s’entendre avec un pays du continent pour en assurer l’accueil (AI du 15/10/24).
Tribune Info et La Lettre du Continent
Julie Astongar